Représentant 43 000 nouveaux cas chaque année en France et plus de 17 000 décès chaque année, le cancer colorectal représente un risque important et constitue la seconde cause de décès chez l’homme et la troisième chez la femme. Cependant, son évolution dangereuse peut s’étaler sur 10 ans, c’est pourquoi son dépistage précoce est aussi important qu’efficace.
Qui est potentiellement concerné ?
Dans la très grande majorité des cas, le cancer colorectal ne se déclare pas avant 50 ans. L’âge moyen de déclaration de ce type de cancer se situe autour de 65 ans. Son risque de survenance augmente ensuite régulièrement avec l’âge. Il concerne davantage les hommes que les femmes, à priori en rapport avec leur alimentation.
En dehors d’antécédents familiaux, les facteurs supplémentaires de risque sont les mêmes que ceux qu’on retrouve dans la plupart des cancers, tels que l’inactivité physique, l’embonpoint ou l’obésité, l’alcool, la cigarette, une alimentation trop riche en viande rouge ou en viandes transformées ou encore le diabète. Plus étonnamment, une grande taille à l’âge adulte ou la cuisson des viandes à température élevée constitueraient également des facteurs aggravants. A l’inverse, une alimentation suffisamment riche en fibre joue un rôle protecteur.
Le cancer colorectal, c’est quoi ?
Le cancer colorectal est également appelé le cancer du côlon-rectum. Il s’agit d’une tumeur maligne qui affecte soit le côlon, soit le rectum. « Le cancer du côlon est un cancer qui se développe à partir des cellules de la muqueuse, la paroi interne, du côlon. Neuf fois sur 10, il survient de la dégénérescence d’une lésion bénigne : un polype adénomateux » explique le Professeur Philippe Marteau, hépato-gastro-entérologue à l’Hôpital Saint-Antoine à Paris.
Lorsqu’il se situe au niveau du colon, il touche autant les femmes que les hommes. En revanche, il est deux fois plus présent chez les hommes lorsqu’il touche le rectum. Globalement, il touche en moyenne à 70 % le côlon et à 30 % le rectum.
Pourquoi le dépistage est-il particulièrement important pour le cancer colorectal ?
Détecté à un stade suffisamment précoce, le cancer colorectal peut être guéri 9 fois sur 10. D’où l’intérêt vital du dépistage. Potentiellement, les polypes se formant dans l’intestin sont des lésions précancéreuses. C’est la raison pour laquelle leur ablation est souvent effectuée à titre préventif… à condition d’avoir pu les déceler.
De même, en cas de cancer déclaré, le facteur temps est extrêmement important dans le développement du cancer et de sa dangerosité. On distingue ainsi :
- Le stade 0 : la tumeur existe mais n’est pas menaçante. Surtout, elle n’a pas évolué au-delà de la muqueuse.
- Le stade 1 : la tumeur s’est davantage étendue. Elle touche les couches superficielles des tissus du côlon. Cependant, elle n’a pas atteint les tissus avoisinants.
- Le stade 2 : la tumeur ne se localise plus uniquement dans le côlon. Elle a traversé la paroi intestinale et s’est répandue aux tissus externes avoisinants. Elle n’a cependant pas encore touché les ganglions lymphatiques, présents partout dans l’organisme.
- Le stade 3 : la tumeur a touché les ganglions lymphatiques proches du rectum ou du côlon. Elle n’a pas encore atteint les organes plus éloignés.
- Le stade 4 : le cancer a développé des métastases. Cela signifie qu’il touche désormais des endroits éloignés de sa localisation initiale, partout dans l’organisme, le plus souvent dans le foie, les poumons ou les ovaires.
En quoi consiste le dépistage ?
Le dépistage est proposé systématiquement aux personnes âgées de 50 à 74 ans et est entièrement pris en charge à 100 % par la Sécurité Sociale. Il se pratique tous les deux ans et vous est proposé soit par votre médecin, soit par courrier.
Absolument indolore et bénin, il consiste en la réception d’une enveloppe spéciale contenant un kit de prélèvement. En clair, un flacon dans lequel vous insérez un petit bâtonnet prévu à cet effet, avec lequel vous avez prélevé un tout petit peu de matière fécale. Le kit et son mode d’emploi sont parfaitement clairs et pratiques. Il faut simplement faire attention :
- À bien coller sur le flacon votre étiquette d’identification (code à barre) fournie avec le kit ou par votre médecin.
- À poster immédiatement le matériel grâce à l’enveloppe retour pré-timbrée, car le prélèvement se périme assez rapidement. On évitera ainsi d’effectuer un prélèvement le vendredi, du fait du week-end à venir.
Par ailleurs, à partir de 50 ans, une rapide observation de ses selles est utile, à la recherche d’une trace de sang. Le cas échéant, il est important de le signaler immédiatement à votre médecin traitant.
En cas de dépistage positif ou sur décision de votre médecin, il pourra alors être décidé de pratiquer une coloscopie, c’est-à-dire un examen interne de votre côlon. Cette coloscopie s’effectue via le passage d’une micro-caméra dotée d’un éclairage dans l’intestin. Elle permet d’en observer la paroi interne, d’y faire éventuellement des prélèvements ou encore de procéder à l’ablation directe d’éléments suspects, à titre préventif ou non. L’examen n’est pas douloureux et se pratique sous anesthésie générale. Il dure environ une ½ heure.
Retrouvez ici davantage d’informations sur le cancer colorectal.
Retrouvez ici davantage d’informations sur l’examen de coloscopie.
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