dialyse

Dialyse de nuit et qualité de vie : le témoignage révélateur de Fabrice Huré, dialysé depuis plus de 24 ans.

14/04/2021

Personnes dialysées : quels sont les chiffres pour la France ?

En France, près de 3 millions de personnes sont touchées par une maladie du rein, dont l’insuffisance rénale chronique.

L’insuffisance rénale chronique est une diminution progressive et irréversible de la capacité des reins à assurer leurs fonctions de filtration du sang. Cette lente détérioration du fonctionnement des reins conduit à diverses complications, dont l’accumulation des déchets du métabolisme et de l’eau, l’anémie et les troubles cardiovasculaires. Lorsque les reins sont atteints à plus de 85 %, on parle d’insuffisance rénale terminale, nécessitant alors obligatoirement soit une greffe de rein, soit le recours à la dialyse de jour et dialyse de nuit (« rein artificiel »). 80 000 personnes sont dans cette situation. Parmi elles :

  • 44 % environ bénéficient d’une greffe de rein
  • 56 % sont dialysées

En quoi consiste la dialyse ?

L’hémodialyse consiste à suppléer les reins déficients en « nettoyant » (épurant) le sang plusieurs fois par semaine, grâce à un appareillage spécialement conçu à cet effet. Concrètement, le sang du patient est prélevé en continu, filtré et nettoyé par l’appareil puis réintroduit dans le corps. La durée d’une séance de dialyse varie de 3 à 5 heures et doit être renouvelée 3 fois par semaine en général et cela jusqu’à une possible greffe rénale. Si elle permet au patient de continuer à vivre, il s’agit toutefois d’un soin chronophage, fatiguant et contraignant en temps passé et en organisation.

Quel est l’intérêt de la dialyse de nuit ?

L’immense majorité des personnes dialysées réalisent leurs séances en journée ou en soirée. Une telle organisation est difficilement compatible avec le maintien d’une activité professionnelle, voire d’une vie sociale « normale ». De fait, seuls environ 15 % des personnes actives dialysées de jour travaillent.

Il n’en est pas de même pour les personnes en dialyse longue nocturne (HDLN). Ainsi, en Bretagne, sur la centaine de patients traités en HDLN au sein de l’AUB Santé de Montgermont, en Ile-et-Vilaine, plus de 60 % des dialysés actifs sont en situation d’emploi. Au-delà d’une plus grande disponibilité en journée, la dialyse de nuit contribue également à une meilleure qualité de vie. Fabrice Huré, dialysé depuis plus de 24 ans, nous fait part de sa propre expérience sur le sujet.

L’expérience de la dialyse longue de nuit (en chambre individuelle), par Fabrice Huré

Les origines

« C’est lors d’une opération du genou, alors que je terminais mes études, qu’on m’a diagnostiqué un syndrome d’Alport, une maladie génétique qui attaque les yeux, les oreilles et dégrade, petit à petit, les reins. En 1997, très rapidement après le début des dialyses, on m’en a transplanté justement un. Opération qui se conclura rapidement par un échec, le greffon ayant été rejeté. Depuis cette date, je suis inscrit de nouveau sur liste d’attente des greffes. Sans grand espoir aujourd’hui car ayant développé beaucoup d’anticorps, mon organisme a peu de chances d’accepter un rein venu de l’extérieur car hyperimmunisé. »

La dialyse de jour

« Faute de greffe, il faut apprendre à vivre avec la dialyse, seule solution pour continuer à vivre. Un processus lourd car pendant plus de 5 ans, j’ai organisé mes semaines en fonction de ces contraintes. Je travaillais à temps plein du lundi au vendredi avec une dialyse tous les 2 jours de 18h30 à 22h30. Je rentrais chez moi à 23h : une épreuve physique et un véritable planning de « ministre ». Un cercle vicieux où la maladie prenait beaucoup de place et notamment sur mon temps libre : peu de temps libre, peu d’activité physique, peu d’investissement dans mon travail, bref je subissais la maladie, les effets secondaires, la fatigue et les contraintes de celles-ci. »

 La découverte de la dialyse de nuit

« Je rapporte donc ici, comment j’ai pu grâce à l’hémodialyse de nuit, améliorer mes conditions de vie et l’adapter à mes activités. « Se soigner la nuit pour revivre le jour » En 2002, c’est mon médecin qui m’a parlé de la dialyse de nuit car il y avait un projet de construction d’un centre regroupant les offres de soins de dialyse (UDM, auto et nuit). Comme celle-ci est plus longue, on est beaucoup mieux filtré, on subit moins la fatigue, beaucoup de temps libéré le jour et la qualité de vie est fortement améliorée.

C’est donc à Montgermont (Ile et Vilaine), au sein de l’AUB Santé, que je me rends trois fois par semaine. Sur ce grand centre avec des « salons de jours », ils disposent aussi d’une annexe de nuit, avec 19 chambres individuelles (2 roulements de patients par semaine – donc 38 patients bénéficient de cette technique de soin). » 

 Les avantage de la dialyse de nuit

« Non seulement, cela me fait gagner un temps énorme, mais j’ai pu garder mon emploi à temps plein. Alors bien sûr, il y a aussi des contraintes : il faut pouvoir quitter sa vie familiale 3 nuits par semaine et il faut pouvoir dormir pendant le traitement. Mais pour mon équilibre de vie et ma qualité de soin, cela n’a rien à voir avec des dialyses courtes : amélioration de l’équilibre tensionnel avec baisse des traitements, amélioration de l’équilibre phospho-calcique avec baisse des doses de chélateurs, amélioration de la tolérance de la séance (crampes, malaise), disparition de l’asthénie post-séance, diminution du risque cardio-vasculaire et de dénutrition, préservation des activités quotidienne et familiale…

Les avantages sur la qualité de vie sont indéniables et cela m’a redonné le goût de l’effort. L’activité physique et l’intégration dans le cadre vertueux de la qualité de vie. La dialyse de nuit, plus lente, est en effet plus efficace et avec moins d’effets indésirables. Ayant toujours été un sportif, j’ai donc pu envisager de me remettre à faire du sport. »

 

De la dialyse de nuit à la reprise d’une activité physique intense

C’est via un infirmier du centre que Fabrice a découvert le plaisir de la course à pied. 10 kms, marathon, grand raid… Au prix d’une alimentation parfaitement contrôlée et bien-sûr d’un entrainement soutenu, Fabrice a ainsi participé en 2017 au « Trail du Bourbon » sur l’Île de la Réunion : un parcours incroyable de 112 kms et 6 200 mètres de dénivelé, à réaliser en moins de 44 heures !

Un exploit qui a donné lieu à la réalisation d’un film documentaire passionnant « La montagne dans le sang » dont voici la bande-annonce.

 

 

Pourquoi un tel défi ?

« En courant sur l’île de La Réunion et en étant acteur de ce documentaire, j’ai souhaité faire passer un message. Quand on construit un nouveau centre de dialyse, il faudrait avoir systématiquement cette réflexion autour de l’installation de lits, de la formation des équipes médicales et de réflexion sur cette offre de soin de nuit.

Et puis, les instances de santé doivent prendre conscience que la santé ne se résume pas seulement au coût de l’acte médical, l’insertion socio-professionnelle doit s’intégrer et se valoriser auprès des pratiquants. Ramener l’humain, avec une histoire hors norme d’un patient au parcours trop marginal. Je suis co-auteur sur ce documentaire, et celui-ci est déjà entièrement financé. L’idée est d’organiser des projections-débats « gratuites » partout en France et Dom-Tom pour faire progresser l’offre de soin sur la dialyse de nuit. »

 « En tant que patient expérimenté dans la dialyse, je sais que tous les patients n’ont pas le même profil, les mêmes attentes et le même mode de vie. Je sais que chaque patient à sa vision de la meilleure dialyse pour lui. Je ne présente pas la dialyse de nuit forcément comme la meilleure des méthodes pour tous les dialysés, mais comme une alternative qui permet de répondre à des besoins spécifiques auxquels d’autres techniques répondraient moins bien voire pas du tout.

Si je souhaite promouvoir la dialyse de nuit à travers la projection de mon film documentaire, c’est qu’elle est rarement proposée alors qu’en connaissance de cause, grâce à mon expérience personnelle, elle peut parfaitement correspondre à certains modes de vie. Cela souligne que toutes les méthodes doivent être proposées aux patients afin que chacun puisse faire un choix correspondant à ses projets du moment et à son propre fonctionnement. »

 

Pour approfondir votre découverte de la dialyse de nuit

Retrouvez ici la bande-annonce de « La montagne dans le sang » de Fabrice Huré.

Si vous souhaitez co-organiser une projection-débat, contactez Fabrice à l’adresse lamontagnedanslesang@gmail.com.

Vous pouvez suivre Fabrice sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/lamontagnedanslesang.lefilm/
https://twitter.com/LMDSlefilm
https://www.instagram.com/lamontagnedanslesang/

Consultez nos autres articles dans la rubrique Focus maladie.

COMPLEVIE est une mutuelle santé indépendante de la région Ouest, fruit du rapprochement des mutuelles ASPBTP et UNIMUTUELLES. Elle s’adresse aux particuliers et aux entreprises, ainsi qu’aux artisans et commerçants. En tant que mutuelle santé indépendante, COMPLEVIE est soucieuse de répondre précisément aux besoins de chacun. Elle propose ainsi des solutions spécifiques adaptées aux personnes invalides, en situation de précarité ou encore dont l’accès aux soins est rendu plus difficile. Avec le dispositif « mutuelle de village », elle permet notamment à des seniors de conserver une complémentaire santé de qualité pour un coût avantageux. De même, les solutions dédiées aux personnels territoriaux dans le cadre de contrats labellisés disposent d’un rapport qualité/prix reconnu. 
Mutuelle indépendante à taille humaine, COMPLEVIE met à disposition de ses adhérents une relation de proximité avec des conseillers santé en mesure de répondre à l’ensemble de leurs attentes. Soit en RDV en agence, soit par téléphone via des lignes directes, soit encore via l’espace adhérent en ligne et l’application mobile. 
COMPLEVIE intervient partout en France et tout particulièrement sur son bassin historique de Normandie (Orne, Manche, Calvados et Eure) et de Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) ainsi qu’en Loire-Atlantique. Les agences de Caen et de Flers prennent en charge les adhérents de toute la région Normandie, notamment sur les villes du Havre, Rouen, Caen, Cherbourg, Évreux, Dieppe, Saint-Étienne-du-Rouvray, Sotteville-lès-Rouen, Alençon, Grand-Quevilly, Vernon, Petit-Quevilly, Hérouville-Saint-Clair, Lisieux, Fécamp, Saint-Lô, Mont-Saint-Aignan, Louviers, Vire-Normandie, Elbeuf, Montivilliers, Flers, Domfront-en-Poiraie, La Selle-la-Forge, Echalou, Bellou-en-Houlme, Cerisy-Belle-Etoile, Caligny, Athis-Val-de-Rouvre, La Ferrière-aux-étangs, Landisacq, Montilly-sur-Noireau, La lande-Patry, Condé-en-Normandie, Canteleu, Argentan, Bayeux, Granville, Bois-Guillaume-Bihorel, Val-de-Reuil, Barentin, Yvetot, Bolbec, Oissel, Ifs, Gisors, Maromme, Déville-lès-Rouen, Bernay, Caudebec-lès-Elbeuf, Port-Jérôme-sur-Seine, Pont-Audemer, Bourneville-Sainte-Croix, Bourg-Achard, Quillebeuf-sur-Seine, Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, Manneville-sur-Risle, Trouville-la-Haule, La Hague, Carentan-les-Marais, Courseulles-sur-mer, Saint-Aubin-sur-mer, Lion-sur-mer, langrune-sur-mer, Bernières-sur-mer et Avranches. Les agences de Saint-Grégoire, Saint-Méen-le-Grand, Monfort-sur-Meu, la Guerche-de-Bretagne, Vitré et Louvigné-du-Désert prennent en charge les adhérents de Bretagne et de Loire-Atlantique sur les villes de Rennes, Saint-Malo, Noyal-sur-Vilaine, La Bouëxière, Vitré, Fougères, Vitré, Bruz, Cesson-sévigné, Saint-Jacques-de-la-Lande, Pacé, Betton, Chantepie, Saint-Brieuc, Lannion, Plérin, Lamballe, Ploufragan, Dinan, Loudéac, Trégueux, Langueux, Perros-Guirec, Brest, Quimper, Concarneau, Landerneau, Morlaix, Guipavas, Douarnenez, Plougastel-Daoulas, Plouzané, Quimperlé, Lorient, Vannes, Lanester, Ploemeur, Hennebont, Pontivy, Auray, Guidel, Saint-Avé, Ploërme, Nantes et Saint-Nazaire.

Retrouvez toutes les actualités de la mutuelle Complévie

Autres articles dans cette(es) catégorie(s) :

COMPLÉVIE est une mutuelle complémentaire santé s’adressant à tous les publics, aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, entreprises, artisans ou commerçants de tous les corps de métiers partout en France mais tout particulièrement sur son bassin historique de Normandie (Orne, Manche, Calvados et Eure) et de Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) ainsi qu’en Loire-Atlantique.

Fonctionnant selon un engagement mutualiste, COMPLÉVIE propose aux salariés (en mutuelle santé obligatoire) ou aux indépendants (régime TNS, chefs d’entreprises, etc.) un large choix de formules en mutuelles santé, perte de revenus, assistance invalidité, décès…

Mutuelle d’entreprise et contrats de groupe

Nous proposons des formules en mutuelle de groupe (ou mutuelle professionnelle) pour les entreprises. Cette offre santé est destinée aux dirigeants ou aux salariés, elle est composée de cinq niveaux de prestations.

Mutuelle complémentaire santé pour les particuliers

La couverture des dépenses de santé pour toute la famille (avec ou sans enfant) : En fonction des besoins exprimés, du secteur d’activité ou de la localisation, plusieurs niveaux de garanties peuvent être proposés à nos assurés.

Mutuelle artisans et commerçants

La protection sociale des travailleurs non-salariés (TNS)  occupe une place particulière dans nos activités. Nous vous invitons à comparer vos contrats de complémentaire santé et de prévoyance avec l’un de nos conseiller spécialisé.

Nos bureaux régionaux à Caen

Les bureaux de notre mutuelle étant situés à Caen dans le Calvados, nous privilégions depuis toujours une proximité régionale avec une clientèle de salariés et d’entreprises réparties en Normandie et en Bretagne.

Les agences de Caen et de Flers prennent en charge les adhérents de toute la région Normandie, notamment sur les villes du Havre, Rouen, Caen, Cherbourg, Évreux, Dieppe, Saint-Étienne-du-Rouvray, Sotteville-lès-Rouen, Alençon, Grand-Quevilly, Vernon, Petit-Quevilly, Hérouville-Saint-Clair, Lisieux, Fécamp, Saint-Lô, Mont-Saint-Aignan, Louviers, Vire-Normandie, Elbeuf, Montivilliers, Flers, Domfront-en-Poiraie, La Selle-la-Forge, Echalou, Bellou-en-Houlme, Cerisy-Belle-Etoile, Caligny, Athis-Val-de-Rouvre, La Ferrière-aux-étangs, Landisacq, Montilly-sur-Noireau, La lande-Patry, Condé-en-Normandie, Canteleu, Argentan, Bayeux, Granville, Bois-Guillaume-Bihorel, Val-de-Reuil, Barentin, Yvetot, Bolbec, Oissel, Ifs, Gisors, Maromme, Déville-lès-Rouen, Bernay, Caudebec-lès-Elbeuf, Port-Jérôme-sur-Seine, Pont-Audemer, Bourneville-Sainte-Croix, Bourg-Achard, Quillebeuf-sur-Seine, Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, Manneville-sur-Risle, Trouville-la-Haule, La Hague, Carentan-les-Marais, Courseulles-sur-mer, Saint-Aubin-sur-mer, Lion-sur-mer, langrune-sur-mer, Bernières-sur-mer et Avranches.

Les agences de Saint-Grégoire, Saint-Méen-le-Grand, Monfort-sur-Meu, la Guerche-de-Bretagne, Vitré et Louvigné-du-Désert prennent en charge les adhérents de Bretagne et de Loire-Atlantique sur les villes de Rennes, Saint-Malo, Noyal-sur-Vilaine, La Bouëxière, Vitré, Fougères, Vitré, Bruz, Cesson-sévigné, Saint-Jacques-de-la-Lande, Pacé, Betton, Chantepie, Saint-Brieuc, Lannion, Plérin, Lamballe, Ploufragan, Dinan, Loudéac, Trégueux, Langueux, Perros-Guirec, Brest, Quimper, Concarneau, Landerneau, Morlaix, Guipavas, Douarnenez, Plougastel-Daoulas, Plouzané, Quimperlé, Lorient, Vannes, Lanester, Ploemeur, Hennebont, Pontivy, Auray, Guidel, Saint-Avé, Ploërme, Nantes et Saint-Nazaire.